Retour sur l’événement Fab Labs au Québec du 30 mars 2011

Mercredi dernier, nous avons assisté au premier atelier sur les Fab Labs au Québec. Cet événement, organisé par Communautique et Procédurable qui souhaitent voir naître les premiers Fab Labs au Québec et de tisser un réseau d’initiatives porteuses, était varié et riche de discussions passionnantes et inspirantes. Nous nous sommes rencontrés à l’usine C, autour des tables pour créer des Fab Labs en mode “World Café”. Un animateur de Grisvert était là pour faciliter la participation et l’échange en utilisant un processus collaboratif pour débuter la rencontre en parole et en couleurs! Une quarantaine de personnes était présent. En plus, nous avons pu se connecter via le serveur du visio-conférence des Fab Labs avec des Fab Labs à travers le monde : Fab Labs en France, IAAC-Fab Lab de Barcelone et le MIT.

Au menu de l’avant-midi, nous avons eu le privilège d’écouter Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la FING et l’un des principaux artisans de l’évolution des Fab Labs et du mouvement “On se débrouille” (DIY) en France et dans la francophonie, présenté les expériences en cours de création en France et en Afrique ainsi que la plate-forme d’innovation et de partage ImaginationForPeople dédiée à l’imagination citoyenne. De plus, Il a annoncé un projet pour la création d’une plate-forme francophone, similaire à Thingiverse, pour partager des plans numériques, les modifier et les enrichir. Cette plate-forme ouvrira les horizons pour les novices en fabrication et en technologies car ils peuvent télécharger des plans sur Internet, les modifier facilement puis apporter leurs matériaux et aller les réaliser au Fab Lab seul ou avec les autres utilisateurs au sein de l’atelier ou bien à l’aide de ceux connectés en visio-conférence.

Selon Cornu, le passage du rêve à la réalité se fait en étapes et par l’implication concrète des communautés réelles et la coordination des efforts au local comme avec le MIT et le réseau mondial des Fab Labs (Fab Foundation, Fab Academy). Le démarrage d’un Fab Lab nécessite une volonté commune et la création de réseaux de biens communs. Il n’est pas nécessaire d’installer complètement les équipements du Fab Lab pour commencer à fabriquer! On peut démarrer un Fab Lab progressivement. La première étape sera de créer un site Web et de contacter le MIT pour s’affilier au réseau Fab Lab. La deuxième étape sera d’aménager un lieu avec une ou deux machines. l’étape finale sera d’avoir toutes les machines et une communauté impliquée avec un groupe de geek pour veiller collectivement au bon fonctionnement du Fab Lab et de devenir éligible à la Fab Academy.

Plusieurs questions ont été traitées. On se demandait sur le sens et l’utilité du Fab Lab, les populations visées, l’importance du lieu, son influence sur son entourage et son aspect citoyen . Ainsi, on ne parle plus de Fab Lab mais plutôt de Fab Lab dans un contexte pour un modèle de la société. Le volet économique a pris de la place! et on se questionnait sur la faisabilité économique, l’esprit du libre et la propriété intellectuelle, le rôle des Fab Labs dans l’émancipation des populations, le plan d’affaires à suivre et les équipements à installés, les coûts initiaux pour démarrer? les Fab Labs comme des ponts entre le pédagogique et le technologique, entre l’artistique et l’industriel, entre les loisirs et répondre aux besoins criants de la communauté où ils sont établis.

Une initiative d’un bootstrapping, une sorte de fabrique à Fab Labs, est lancé. Une plate-forme qui réunit l’expertise nécessaire pour créer un Fab Lab dans le contexte québécois et vient en aide à toute personne ou organisation désirant installé un Fab Lab.

Des liaisons entre les Fab Labs et le libre ont été soulignées, ainsi Robin Millette de Drupal [*] déclare que ] l’observatoire d’informatique libre québécois hébergera bientôt plus d’information sur les relations entre les Fab Labs et le libre.

Cette rencontre a suscité de la mobilisation et de l’engagement. On annonce même un BootCamp pour le démarrage des FabLabs au Québec l’automne prochain. Un Boot Camp est comme un camp d’entraînement. C’ est une période plus ou moins longue consistant à travailler sans interruption pour faire progresser un projet.

Jusqu’à août 2010, il n’y avait pas de Fab Lab francophone. Puis, Le ARTILECT Fab Lab de Toulouse fût installé. Depuis, il y a huits Fab Labs en démarrage en France, plus quelques uns en Afrique : au Sénégal, Mali, Togo, Burkina, Tunisie. Il semble que la course pour installer le premier Fab Lab en francophonie soit lancée, serions-nous à la hauteur pour relever ce défi et installer le premier Fab Lab hors l’hexagone?

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