Une chronique de Andrée Beaudin-Lecours, conseillère pédagogique, parue le 19 novembre 2012 dans le webzine profweb.com.
La Vitrine technologie-éducation sort des murs des établissements scolaires afin de poursuivre son exploration des espaces émergents voués à l’apprentissage, au travail collaboratif et à la cocréation. Parmi les lieux répertoriés se trouve l’échoFab, un Fab Lab ou « laboratoire de fabrication numérique » situé dans les locaux de Communautique, à Montréal.
L’échoFab est bien plus qu’un atelier de fabrication numérique, comme son slogan l’indique. C’est un espace communautaire à fréquenter. Cette fabrique numérique ouvre ses portes à la communauté locale, favorisant ainsi l’accès à différentes machines-outils habituellement réservées à la production industrielle. En voici l’équipement:
- Reprap Mendel (imprimante 3D)
- Ultimaker (imprimante 3D)
- Phlatprinter (MOCN ou machine-outil à commande numérique)
- Poste de soudure et de montage de circuits électroniques
- Bientôt : l’échoRap (imprimante 3D «open source» conçue dans l’atelier-même!), descendante du projet reprap
Les imprimantes 3D et la découpeuse automatique (Phlatprinter) sont de ces machines-outils pilotées par ordinateur qui permettent de matérialiser des objets issus de la CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur). Elles paraissent particulièrement utiles pour le prototypage, le maquettage, la reconstitution de composantes périmées, la création de modèles, d’orthèses ou de prothèses, etc. Pour s’approprier ces machines-outils et les logiciels qui les accompagnent, l’échoFab propose des ateliers d’initiation à la fabrication numérique.
Entrevue avec Wahiba Gabli, animatrice échoFab
Par la même occasion, les hôtes de l’échoFab offrent aux participants la possibilité de s’inscrire dans un vaste réseau mondial de Fab Labs, en pleine expansion. Se situant dans la mouvance du DIY (Do it yourself), ou « faites-le vous-même », les Fab Labs visent l’autonomisation des individus relativement à la production d’objets du quotidien.
« Nous croyons que la fabrication numérique est à l’aube de son expansion à travers nos sociétés et nous prévoyons que dans le futur, les quartiers, villages et écoles seront dotés de laboratoires qui répondront à leurs besoins et à leurs réalités. Nous pensons que la fabrication numérique n’est pas qu’un moyen de construire un objet, mais un outil pour faire croître les communautés et les personnes qui la composent, créativement, économiquement et socialement [échoFab 2012]. »
À la Vitrine technologie-éducation, il nous apparaît pertinent que les enseignants ainsi que les étudiants de divers programmes puissent découvrir de tels ateliers et accéder aux machines-outils qui y sont déployées. Ces machines-outils sont non seulement accessibles par l’intermédiaire de Fab Labs, mais leur fabrication est également démocratisée : communauté de développeurs « libres », plans et vidéos explicatifs disponibles sur le Web, machines-mères créant les pièces des machines-filles… Un univers bien fascinant quoi!
L’échoFab au Mini Maker Faire – Montréal 2012
Guillaume Coulombe, porteur de Fab Labs Québec et cocréateur de l’échoFab, cultive un rêve qui nous semble réaliste pour le réseau de l’enseignement collégial, celui d’un cégep, voire plusieurs cégeps phares travaillant en collaboration selon les spécialisations (un rêve qui évolue…). On peut imaginer les étudiants d’un programme de Techniques de design industriel, par exemple, qui alimentent d’autres ateliers dans d’autres collèges, en fonction de leurs besoins spécifiques. Divers programmes pourraient en bénéficier comme : Technologie de l’architecture, Environnement, hygiène et sécurité au travail, Techniques d’animation 3D et de synthèses d’images ou différentes techniques artistiques. Un cégep phare pourrait-il être le vôtre?