Le réseau international des Fab Labs qui compte plus de 2000 Fab Labs répartis dans plus de 126 pays est connecté en temps réel globalement et agit localement . Au Québec, ce sont pas moins d’une soixantaine de Fab Labs et ateliers amis qui se mettent en mouvement via la Coop de solidarité Fab Labs Québec pour aider la communauté médicale à trouver des solutions locales pour pallier au manque d’équipements de protection, de masques, de respirateurs et autres objets vitaux.
En quoi les Fab Labs, lieux ouverts aux individus et communautés pour rendre accessible les technologies de fabrication numérique ont un impact positif sur la crise mondiale qui touche actuellement notre planète avec la propagation du Coronavirus ?
Comment les communautés de fabers et makers peuvent-elles aider localement la communauté médicale et la population à lutter contre cette épidémie ?
A Montréal, PolyFab, le Fab Lab de l’École Polytechnique reçoit de nombreuses demandes d’accès à des fins de prototypage de matériel médical par des groupes d’experts.
De son côté, Communautique développe un répertoire des organisations en mesure de contribuer à l’impression 3D en lien avec le Réseau de la Santé.
Une mobilisation s’organise notamment à échofab, le fab lab de Communautique en lien avec un Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux CIUSS (26 établissements qui ont un besoin criant) autour de la production d’une visière de protection (la visière offerte par Communautique est une évolution à partir du modèle Proto Shield de Protohaven, équivalent amélioré et fabriqué à la découpe laser du modèle open source de Prusa Research 3D printers).
D’autres possibilités d’objets sont à évaluer (besoins, normes, matériaux) pour de l’impression 3D.
Ces initiatives s’inscrivent également autour d’un réseau de production du modèle de l’entreprise Panthera qui a lancé un appel aux Fab Labs. Et différents groupes Facebook qui s’organisent du local à l’international.
A Rivière du Loup, le Fabbule, et à Gatineau, La Fabrique Mobile, se sont inscrits sur le site de Santé-Canada pour que soit référencé le matériel disponible dans leurs Fab Lab qui pourrait être utile à la production de matériel médical. Ils participent également localement à la production de visières pour les besoins des établissements de proximité. Tout cela grâce à leur communauté active de makers qui ont des imprimantes 3D à domicile.
De la production d’urgence au prototypage de solutions rapides pour répondre à des besoins locaux mais aussi internationaux, les Fab Labs s’activent dans leurs réseaux par le partage de fichiers en open-source et la mise à disposition de leurs expertises pour le bien-être des individus et des communautés. En travaillant en collaboration avec les organisations du réseau de la santé, ils sont des acteurs en plein essor, de l’innovation. Les Fab Labs organisés en réseau participent à développer une fabrication distribuée, c’est à dire coordonnée à l’aide des technologies de l’information et dispersée géographiquement pour assurer une production répondant à des besoins locaux.
Les Fab Labs changent le monde, un projet à la fois. #FabriquerLesCommuns, le thème de la rencontre internationale des Fab Labs qui devait se tenir à Montréal cet été et qui sera reportée.
L’initiative d’offrir la capacité de production des Fab Labs au service de l’intérêt général et en particulier celui des travailleurs du réseau de la santé, participe de l’appel de notre Premier Ministre du Canada, l’Hon. Justin Trudeau, à favoriser la réappropriation de la production de matériel essentiel, dont ceux nécessaires à la santé.
Communautique qui accueillera le Sommet mondial Fab City Summit en 2020, contribuera ainsi avec la communauté des Fab Labs à encourager une nouvelle forme de manufacture distribuée, c’est à dire locale, responsable, globalement connectée en faveur d’un monde plus juste, plus inclusif et plus écoresponsable.
Pour en savoir plus sur le mouvement Fab City


Près d’une centaine de personnes étaient réunies hier soir, au 
Ma participation à cette conférence m’a permis de découvrir la dynamique internationale des Fab Labs, de mieux saisir les enjeux actuels de la fabrication numérique, de réseauter, d’apprendre sur les initiatives et sur les projets qui se font dans les Fab Labs du monde entier. J’ai pu constater à quel point les Fab Labs sont différents d’un endroit à un autre et qu’ils réussissent merveilleusement à s’adapter à leur réalité locale. Je savais qu’il y avait beaucoup de Fab Labs à travers la planète, on en compte déjà plus de 200 à travers le monde, mais j’ai vraiment été étonné par la diversité et la créativité de l’ensemble des Fab Labs.
Chaque Fab Lab à travers la planète est unique et c’est justement cette diversité qui les rend si innovants. Aux États-Unis, pays où le concept est né, les Fab Labs sont majoritairement situés dans des institutions telles que des écoles, des universités et des musées. On retrouve même le Fab Lab DC, près du fameux Capitol Hill, qui fait la promotion politique des Fab Labs. En Russie, c’est dans les écoles techniques qu’ils sont implantés et Moscou accueille un Fab Labs qui détient plus de 10 millions de dollars d’équipement, il est l’un des plus gros Fab Labs au monde. On voit aussi un intérêt très marqué pour les Fab Labs en Catalogne où la principauté de Catalogne, la ville de Barcelone et l’IAAC (Institute for Advance Architecture) ont comme projet de créer 10 Fab Labs en 10 ans dans la ville de Barcelone. De plus, ils appuient financièrement des projets en Amérique Latine, participant ainsi au déploiement d’un peu plus de 20 projets de Fab Labs, en 2013, sur le continent sud américain. Le Fab Lab Barcelone organisera d’ailleurs la prochaine conférence internationale, le Fab10. Israël aussi m’a beaucoup surpris puisqu’en 2 ans, 4 Fab Labs ont vu le jour et ils projettent d’en ouvrir pas moins d’une vingtaine dans les prochaines années! A peu près tout les Fab Labs mentionnés sont financés soit par des grandes institutions, soit par des fonds public.
Pour l’événement du Fab9, les Fab Labs japonais ont mis leurs équipements en commun et les ont déplacés dans un bâtiment qu’ils ont nommé le super Fab Lab. J’ai été impressionné par la diversité, la quantité et la qualité des outils qui étaient mis à notre disposition pour l’événement. On avait accès à un atelier où on pouvait vraiment fabriquer à peu près n’importe quoi! Plusieurs types d’imprimante 3D étaient disponibles, dont une qu’ils avaient construite eux-mêmes et qui imprimait avec du liquide contenu dans deux seringues. Il y avait une découpeuse fraiseuse CNC grand format et une quantité effarante de découpeuses laser. On avait aussi accès à une belle diversité de composants électroniques et à du matériel de moulage. Pour l’occasion, un t-shirt nous a été donné dans le but de le modifier à notre guise à l’aide de plusieurs machines à coudre à commande numérique, des découpeuses à vinyle et des tissus de toutes sortes. C’était vraiment plaisant de voir tous ces outils en compagnie d’autant de passionnés de l’invention et de la fabrication personnelle. Le soir on nous conviait à venir “fabriquer” notre propre nourriture traditionnelle japonaise au Fab Food et à se concocter soi-même sa boisson au Fab Bar. Nous profitions de ce moment de fin de journée pour partager nos réalités et nos impressions sur la conférence.
Lors du FAB9, j’ai eu l’occasion de visiter quelques Fab Labs japonais. J’ai particulièrement aimé le Fab café où on peut prendre un café et manger un sandwich en se découpant une œuvre ou une pièce au laser. On peut aussi boire une bière en s’imprimant quelque choses en 3D ou modifier son chandail avec l’aide d’une découpeuse à vinyle. Le Fab Lab que j’ai le plus apprécié est le Fab Lab Kamakura qui est situé dans une petit ville qui marie modernité et tradition. Cette ville magnifique contient un très grand nombre de temples Shinto-Bouddhiste et de maisons traditionnelles japonaises. Le Fab Lab Kamakura est situé dans une ancienne brasserie de saké qui date d’un peu plus de 100 ans! Ce qui le démarque des autres Fab Labs est la manière dont ils sont parvenus à marier la maitrise des arts traditionnels japonais et les nouvelles technologies. On retrouve un maître du cuir fabriquant des sandales et des artisans du bois qui conçoivent des chefs-d’œuvre à la découpeuse laser! Ça démontre très bien toute l’importance de revaloriser les techniques ancestrales qui ont évolué au fil des siècles.








